jeudi 17 mai 2012


Entretient avec Paul Meyer #2, 
novembre 1993

Un travail d’approche et de sympathie

On ne compte pas les cinéastes belges qui furent l’homme d’un seul film, mais Paul Meyer offre le cas unique d’un cinéaste interrompu, auquel son premier long métrage coûta sa carrière. Oublié durant quelques décennies pendant lesquelles, de commandes en sanctions il gagna (comme on dit) sa vie à la télé, " redécouvert " il y a peu grâce à deux livres, l’auteur de Déjà s’envole la fleur maigre ne vit pas dans la nostalgie, pas plus qu’il ne se pose en cinéaste maudit. L’amertume ou le martyrologe sont totalement étrangers aux propos qu’on va lire, que distingue au contraire un rare alliage de rigueur de modestie et d’exigence. Leur liberté de ton, d’allure et d’esprit méritait bien un long entretien, alors que Paul Meyer va bientôt reprendre la caméra pour tourner un documentaire sur le peintre Yvon Vandijke, Vandijke, dingue, donc.
Cinergie : Vous avez tourné quelques courts métrages avant Déjà s'envole la fleur maigre. Quelle était, à l'époque, votre situation professionnelle?
Paul Meyer : J'ai d'abord fait du théâtre. Puis j'ai eu des problèmes d'argent. J'ai essayé d'entrer à la RTBF, mais j'avais politiquement mauvaise réputation. On me l'a fait savoir, j'ai donc traversé le couloir et je suis passé à la BRT, où le type au service dramatique m'a dit. " Je me fiche pas mal de vos positions politiques, faites-moi de belles images pour ce film. " Il m'a engagé comme opérateur. C'était une époque marrante, parce qu'il suffisait d'avoir une caméra pour être opérateur.

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